Comme dans la plupart des histoires, le lecteur devrait préférablement commencer par le début.

mercredi 6 juin 2012

L'abstentionnisme ou l'analogie de la maison



Nous aimerions apporter quelques précisions sur notre décision de s'abstenir lors d'élections représentatives. Tout d'abord, notre indignation remonte à bien plus loin que la dernière année où les gens ont commencé à se mobiliser en masse au Québec. Dans plus d'un cas, elle remonte à des dizaines d’années. Certains d'entre nous ont eu à se frotter à des organismes qui font partie de ce que nous convenons d'appeler la démocratie (parce que la démocratie ne se résume pas au seul droit de vote, mais à l'ensemble de ses institutions). De ces organismes nous pouvons nommer; la commission de protection du territoire agricole (CPTAQ), les institutions financières, le bureau d'audience publique sur l'environnement (BAPE), le Ministères des ressources naturelles, celui de l'éducation, certaines cours de justice, certains hôpitaux y compris psychiatrique, certains média. La liste est longue. Nous avons constaté, et bien à regret, que plusieurs rouages de notre société sont corrompus, inefficaces, voir caducs. Nous vous donnerons un exemple ici concernant la CPTAQ. À l'époque, certains d'entre nous vivions sur une ferme. L'espace commençait à manquer, donc nous voulions agrandir, voir construire une autre maison sur un terrain agricole voisin pour que nous puissions continuer à jouir de la terre. Nous avons essuyé un refus net de la CPTAQ concernant notre demande de construction sous prétexte de la protection du territoire agricole. Jusque là ça ne va pas si mal, ça fait partie du processus comme on dit. Le problème vient du fait que cette même CPTAQ et ce durant la même année, autorisa un projet d'envergure sacrifiant des dizaines d’hectares de terre cultivable juste devant chez nous... dysfonctionel nous disions! L'un d'entre nous a été drogué de force dans un hôpital avec trois fois la dose maximale recommandée d'Effexor XR: croyez-nous les dégâts physiques sur cette personne sont irréversibles. Nous pourrions apporter plusieurs autres exemples de désillusion lorsque nous avons eu à faire avec les instances de notre démocratie. «D'autre parmi nous ont milité en région, à Montréal, Québec, Sherbrooke, etc, dans différents milieux. Tout ce que nous voulons démontrer ici est que nous ne sortons pas de nulle part. Nous possédons une expérience de ce qu'est réellement la démocratie québécoise. Car pour réellement la connaître, il faut s'y être frottée. Nous aimerions aussi faire taire le mythe que tout abstentionniste n'est pas impliqué politiquement et se crisse des autres. L'implication politique, tout comme la démocratie, nous le répétons, ne se résume pas au droit de vote.



On nous a demandé pourquoi ne pas voter pour un parti politique qui nous ressemble plus (on nous a donné l'exemple de Québec solidaire, les verts etc.) En effet pourquoi pas? eh bien! Malheureusement, malgré toute la bonne volonté de certaines personnes, il reste que le système en place ne peut être réformé. Il y a trop de méandres, d'intérêts financiers, de détours, de malhonnêteté, de corruption, et ce, dans toutes les instances de notre démocratie (Media. Éducation, justice, construction, etc, vous connaissez la liste) on nous demande de voter, mais voter pourquoi? Pour perpétuer les injustices et les inégalités que notre système permet? Pour se contenter du moins pire alors que nous pourrions avoir le meilleur?



Ce qui nous amène à l'analogie de la maison.
Vous la connaissez peut-être, nous ne l'avons pas inventée, mais tenons à la présenter en nos mots.

Nos parents, avec grande gentillesse, nous ont légué une maison. Tous jeunes, nous la trouvions belle parce que nous ne connaissions rien d'autre. Mais plus nous grandissions, plus ses défauts nous sautaient au visage; nous remarquions que les fenêtres laissaient passer l'air et que nous chauffions le dehors. Alors nous changeâmes les fenêtres. Plus tard ce furent les portes. Le toit se mit à couler; nous refîmes le toit. Les planchers défonçaient sous nos pas,... Nous avions beau tout réparer, mais rien ne tenait le coup. Un jour, nous sommes descendus au sous-sol. Nous avons alors constaté que la fondation était fissurée de partout... l'eau pénétrait à l'intérieur depuis des années: un vrai gâchis.
Deux choix s'offraient alors à nous. Nous pouvions continuer à rénover, à réparer la fondation, à investir une quantité phénoménale de temps et d'énergie tout en sachant que finalement, cette maison ne serait jamais vraiment saine, qu'elle serait toujours croche et infestée de moisissures.
Ou, nous pouvions tout démolir, repartir sur des fondations solides et, dans un esprit écologique, récupérer les quelques matériaux encore sains de notre vieille demeure.



Ce sont les choix qui s'offrent présentement à nous au Québec.... on peut continuer à rénover, bidouiller, patenter …. ou, on rebâti.

Présentement le Québec est mobilisé, nous possédons une force de frappe immense, ne nous laissons pas démobiliser par l'illusion du changement de toit. Considérant que le droit de vote est la fondation de notre maison actuelle et qu'elle coule de partout, profitons-en pour bâtir une demeure solide droite et invincible avec une nouvelle fondation. Lorsque nous seront tous réseautés libres et créatifs, qu'aurons nous à faire de cette vieille maison ou l'odeur moisie de la corruption domine?



Nous croyons que si nous allons voter en masse, le mouvement que les québécois ont créé s’essoufflera finalement avec l'illusion du devoir accompli, chacun dans sa chaumière en attendant passivement le prochain soubresaut de la rue, le prochain scandale d'un politicien ou d'un autre. En ce moment nous avons besoin de beaucoup de souffle et de courage pour aller jusqu'au bout... même si ça fait peur, comme tout ce qui est inconnu. Nous, nous ne voulons plus d'un chemin tracé d'avance... où nous connaissons déjà l'aboutissement du voyage organisé.



Alors mes ami(e)s, faisons la fête jusqu’à la victoire,
la victoire qui consiste à ne plus remplacer notre gouvernement
mais à le créer...
pour nous gouverner nous même.

Bon combat, bonne danse et bonnes casseroles
amour et liberté.






N,B. Puisque notre position sur le vote est d’après nous maintenant clairement établie, parce que c'est bien beau chialer contre notre système (ça va quand même lui prendre un remplaçant, ou plutôt des remplaçants), nous apporterons nos pistes de solution dans nos prochains textes et aimerions beaucoup accueillir les vôtres.



1 commentaire:

  1. Pourquoi pas? Quand l'ouverture? J'ai hâte de prendre un bon café!

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